Principales définitions de la naturopathie

Comment définir la naturopathie ? Nous avons choisi de présenter ici trois définitions à travers la multitude disponible, sélectionnées pour leur exhaustivité, la diversité de leurs approches et du vocabulaire mobilisé. La première émane du père de la naturopathie française classique P.V Marchesseau. Elle résume la démarche naturopathique et les principes qui la sous-tendent en utilisant les termes spécifiques à la discipline : 

« La naturopathie est une hygiène de vie, conforme aux lois de la Nature et à notre physiologie. Il y a une loi biologique universelle qui est que chaque type de vivant a son milieu qui lui est propre. Chaque fois que nous transgressons les lois naturelles spécifiques à notre espèce et que nous modifions notre milieu spécifique, il s’ensuit des troubles, des maladies : par exemple, nos aliments dénaturés, anti spécifiques produisent des déchets toxiques : les colles et les cristaux qui finissent par saturer nos humeurs (…) et surchargent dangereusement nos émonctoires (…) Il s’ensuit, quand le seuil personnel de tolérance est dépassé, une tempête plus ou moins importante, provoquée par la force vitale disponible dans le but d’activer, de provoquer une élimination salutaire des déchets et d’épurer ainsi nos humeurs dans lesquelles baignent et se nourrissent nos cellules… Il convient donc d’aider l’organisme à s’auto- épurer quand celui-ci est malade ou à respecter les lois spécifiques à notre espèce : c’est l’art du naturopathe, à l’aide des dix agents naturels (…) afin de favoriser le retour à des conditions favorables à un milieu spécifique et de permettre à la force vitale de se manifester librement dans le but d’une auto-guérison. Dans ce sens, le naturopathe ne soigne pas, il aide, il développe la force vitale et c’est le corps lui- même qui se guérit s’il est malade » . 


La seconde définition est la plus couramment utilisée par les naturopathes français pour décrire leur profession. Elle a été élaborée par A. Brid à l’occasion du colloque « Allopathie, homéopathie, naturopathie » organisée en 1974 à l’université de Strasbourg par le Groupe d’études des problèmes humains. Elle résume les positions philosophiques et les objectifs de la naturopathie :

« La naturopathie, hygiène et médecine naturelle, se base sur la philosophie du vitalisme, s’explique scientifiquement par l’humorisme et s’applique par le naturisme. Elle est une méthode optimiste et non violente de l’homme total qui se distingue des autres méthodes de santé par la recherche systématique des causes de la maladie et la rectification des erreurs ayant entraîné la rupture des équilibres. Ses objectifs principaux sont : prévenir pour ne pas avoir à guérir, c’est-à-dire promouvoir une hygiène de vie conforme aux besoins, cultiver les immunités naturelles polyvalentes, éviter les surcharges humorales ; faciliter l’auto-guérison en drainant les surcharges constituées à la suite de nos erreurs de vie, c’est-à-dire en stimulant les émonctoires, suscitant la guérison de tous les troubles de santé dans la limite des usures tissulaires ; assurer le perfectionnement de l’homme sur les bases de l’humanisme et du sociologisme biologiques (rééducation générale psychophysiologique : repenser l’humain en fonction du naturel et le social à la lumière de cet humain retrouvé) »


Nous terminerons cette présentation par une troisième définition cette fois empruntée au corps médical, son auteur, R. Féjean, étant chercheur au département d’éthologie (discipline étudiant le comportement des diverses espèces animales) de la Faculté de Médecine Paris XIII. Elle a donc à la fois l’avantage d’émaner d’un discours extérieur à la naturopathie et d’en proposer une explication à caractère scientifique :

« La naturopathie est une science biomimétique, c’est-à-dire une médecine qui tire sa méthodologie de traitement d’une compréhension de la nature, des mécanismes de défense et de restructuration de l’organisme, et plus précisément des moyens qu’il met en œuvre, dans chaque type d’agressions, pour contrôler ses modulations homéostatiques et assurer ainsi le rétablissement optimal de ses fonctions vitales. La naturopathie repose sur une conception étiopathogénique et multifactorielle de la maladie. Elle individualise, pour chaque individu, un mode de traitement conforme à une double exigence d’efficacité et de non-iatrogénicité ».